Laura Marino, Plongeuse de haut-vol française

Laura Marino est une athlète hors-norme ! Elle est LA première française médaillée dans sa spécialité, le plongeon de haut-vol depuis 55ans en décrochant une médaille d’argent au Championnat d’Europe.
Mais, ce n’est que le début (on le sent, on le sait!! #fingerscrossed).

On pourrait rester tout simplement des heures à regarder les vidéos de ces compétitions… le plongeon de haut-vol est un sport magnifiquement impressionnant surtout pour des filles comme nous qui ne savent même pas faire un simple plongeon et qui ne sont pas du tout à l’aise dans l’eau (on vous livre notre plus grand secret haha). Une chose est sure, cet été nous serrons derrière notre écran pour soutenir et voir briller Laura et on espère que vous serez des nôtres!

Si tu devais te présenter en quelques mots :

Je m’appelle Laura, j’ai 22 ans, et je fais du plongeon à 10m. Je suis interne à l’Insep (eh oui encore…) et je passe la plupart de mon temps à m’entraîner pour les Jeux Olympiques de Rio qui auront lieu cet été, et pour lesquels je suis déjà qualifiée. Ca fait plus que quelques mots, mais si je devais résumer: je suis déterminée voire bornée, je suis exigeante voire intransigeantebavarde voire pipelette, et surtout une grande gourmande.

Comment se sent-on avec un ticket pour Rio, en poche ?

Libérée peut-être au début de l’année: aborder l’année olympique en visant une performance aux Jeux et non pas au tournoi de qualification, ça change toute la saison… Mais maintenant au coeur de la saison, je me sens plus déterminée que jamais, et je peux me focaliser sur cette préparation pour perfer aux Jeux.

Peux-tu nous raconter le programme de ton année Olympique ?

Cette année Olympique est déjà bien entamée, mais il y a une particularité que je n’ai pas connu les autres années: avec ma performance des derniers championnats du monde, je me suis qualifiée pour le circuit parallèle regroupant les 8 meilleurs de chaque discipline, les « world series ». Cela fait beaucoup de compétitions mais c’est une bonne préparation car cela me permet de côtoyer les meilleures du monde. Une fois les quatre étapes terminées, il y aura les championnats d’Europe, qui sont là une étape importante, où j’espère bien prendre ma revanche sur l’année dernière en remportant le titre.

Tu as commencé par la gymnastique, comment s’est passée ta reconversion vers le plongeon haut-vol ? Comment as-tu su que tu étais destinée a ce sport ?

J’ai fait de la gymnastique jusqu’à 14 ans, et je me suis tournée vers le plongeon, suivant mon entraîneur de l’époque et ma meilleure amie qui cherchait elle aussi à se reconvertir. Lors de mon premier essai, je n’ai pas vu l’heure passer : à peine sortie de l’eau je courrais pour remonter et sauter de nouveau (oui, à l’époque je sautais plus que je ne plongeais !). J’ai tout de suite adoré les sensations dans les airs avant de toucher l’eau, et celles de glisse une fois immergée. J’imagine que l’idée de se laisser tomber et de déjouer la gravité était un beau défi et m’a fasciné. C’est probablement ce qui m’a poussé à aller de plus en plus haut, jusqu’à 10 mètres, ma spécialité aujourd’hui.

À quoi ressemble une de tes semaines d’entrainements pour la préparation des JO ?

Je m’entraîne deux fois par jours, sauf le mercredi et le samedi, juste le matin, à raison d’environ 5h par jour. Le dimanche, c’est repos. Selon les périodes j’ai aussi des cours à suivre et des examens à préparer pour mes études de kinésithérapie que je mène en parallèle. Et surtout cette année, il faut rajouter des séances de kiné quasi tous les jours, des rendez-vous médicaux assez fréquents, ainsi que des entretiens avec mon préparateur mental qui me suit depuis la fin de saison dernière… Cela fait déjà des journées bien remplies !

Comment vis-tu « le statut » d’être la première française médaillée individuelle en plongeon depuis 55 ans?

Je ne me sens pas titulaire d’un statut particulier, je regarde devant et reste concentrée sur toutes les étapes qu’il reste à franchir sur la route de Rio. C’est sûr qu’il ne faut pas oublier de regarder derrière de temps en temps, pour me rappeler d’où je viens, et prendre conscience des marches gravies notamment lorsque je ne vois plus de progression ou que je doute de moi. Cette médaille européenne représente beaucoup, pas forcément pour ce « statut » mais plus pour l’aboutissement du travail accompli pour en arriver là. Quoiqu’il en soit je m’entraîne toujours plus dur pour que cette médaille ne soit qu’une étape.

Synchro ou solo ?

Je n’ai pas autant d’expérience en synchro qu’en individuelle, mais j’ai adoré toutes mes compétitions en synchro, cela m’a permis de ressentir beaucoup plus de plaisir, en me faisant prendre un peu de recul sur ma performance individuelle. En synchro il ne s’agit pas juste de bien plonger, il faut prendre en compte son partenaire, et je trouve que cela décuple les sensations en l’air, car on fait beaucoup plus attention à ce qu’il se passe durant ces 1,3 secondes.

Quel est ton rituel d’avant compétition ?

Je n’en ai pas vraiment, ou alors je ne m’en rends pas trop compte… Le plus important pour moi je crois c’est une bonne nuit de sommeil, mais c’est de plus en plus difficile… ! Sinon, un massage la veille de ma compétition, mais ce n’est pas toujours possible!

Comment vois-tu Rio 2016 ?

Grandiose, beau, et magique. Et ça le sera, c’est certain !

Si tu devais choisir un sport collectif, lequel choisirais-tu? Et une discipline à l’athlé ?

Un sport co ? Ce serait le handball : j’ai commencé par là imitant mon grand frère et ma petite soeur, mais j’ai toujours été plus à l’aise dans une salle de gym qu’avec un ballon dans les mains, contrairement à eux… Et tout le monde s’en est vite rendu compte ! En athlé, je choisirais le saut à la perche ou le sprint, les épreuves de fond: absolument pas pour moi. Au plongeon il faut être explosif, alors j’ai l’habitude de me donner à 500 % (rien que ça !) sur quelques secondes.

Un dernier mot pour nos lectrices ?

Quelque soit l’objectif, à n’importe quel niveau, l’important est de croire en ce dont on est capable et de tout mettre en oeuvre pour arriver là où on veut. Il faut écouter ses convictions et ne pas avoir peur de rater. Echouer n’est pas une fin en soi, seulement un enseignement sur lequel on doit rebondir. Ca peut paraître un peu philosophique mais c’est ce qui me définit et me guide au quotidien. Sinon, un peu plus simplement : MERCI d’avoir pris le temps de lire ces quelques phrases à propos de moi, et d’avoir accordé quelques minutes d’intérêt à mon sport si méconnu, c’est touchant, et ça me fait plaisir pour lui. Vous penserez peut-être à moi la prochaine fois que vous irez à la piscine, qui sait !?